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Pourquoi est-il déconseillé de boire du vin en cas de stress ?

Ouvrir une bouteille de vin après une journée pénible n’a
rien d’exceptionnel : c’est une technique de relaxation imparable, un peu
comme un bon bain chaud.

[Photo : Pexels]

Mais, attention ! La fameuse boisson ne soulagerait pas tant
le stress que ça, notamment à cause de son impact sur le cerveau.

En effet, le vin n’apporterait pas de réelle sensation de
bien-être, mais déclencherait au contraire un désir de surconsommation.

Une étude menée par l’Université
de Pennsylvanie a donc examiné les effets de la consommation d’alcool en cas de
stress en analysant la chimie cérébrale de rats de laboratoire.

Les chercheurs ont exposé les rats à des situations de
stress avant de leur donner une boisson alcoolisée (composée d’eau sucrée et
d’éthanol) au bout de 15 heures, afin de mesurer la quantité consommée par les
sujets.

[Photo : Pexels]

Les rats exposés au stress ont bu des quantités du
mélange alcoolisé plus importantes par rapport au groupe non stressé. De plus,
ils ont continué de présenter ce comportement plusieurs semaines après
l’expérience.

Les résultats, publiés dans le journal Neuron, ont ainsi démontré que
les rats exposés au stress présentaient une « réponse moindre aux effets
de la dopamine induite par l’alcool, et buvaient volontairement plus d’alcool par
rapport aux rats qui n’étaient pas exposés au stress ».

En d’autres termes, le stress avait affaibli leur réponse
naturelle au plaisir, impliquant que l’alcool n’affectait pas le système
hédonique comme prévu.

Les rats buvaient donc toujours plus d’alcool.

Les scientifiques ont également découvert que cette
exposition à l’alcool et au stress pouvait modifier le système de récompense dans
le cerveau des rats : les neurones supposés empêcher les rats de boire se
retournant contre eux, stimulant plutôt leur envie de boire.

[Photo : Pexels]

La consommation d’alcool des rats a de nouveau diminué
lorsqu’ils ont été exposés à un produit chimique visant à réduire les effets du
stress, poussant leur système à retrouver un statut normal.

Ces résultats ne devraient pas nous surprendre car nous
avons tous déjà bu un ou deux verres de gin & tonic après une rude journée,
avant de constater avec dépit que cela ne faisait qu’empirer la situation.

Cependant,
ces découvertes s’avèrent potentiellement très intéressantes concernant le
traitement des troubles de stress post-traumatique :

« Ces
recherches ont de sérieuses implications pour les personnes souffrant de TSPT
et présentant un risque élevé de consommer de l’alcool ou des drogues en excès »,
a déclaré John Dani, docteur et chef du département de Neuroscience de l’école
de médecine Perelman à l’Université de Pennsylvanie.

L’équipe
poursuit donc ses recherches afin de tenter de déterminer comment manipuler le
système hédonique afin d’éviter la surconsommation d’alcool.

Alice Sholl

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Written by jiji