Jean-Jacques Goldman : il a été rejeté à ses débuts ! [Photos]
Si la vie n’est pas un long fleuve tranquille, une carrière ne l’est pas davantage. Pour un sympathique Kendji Girac révélé à 17 ans, combien de géants de la chanson ont attendu la bonne trentaine pour percer, tel Charles Aznavour méprisé par une critique qui le surnommait méchamment « l’enroué vers l’or » ?
Snobé par Hallyday et Sardou…
Sans aller aussi loin, Jean-Jacques Goldman a lui aussi « ramé ». S’il passe, dès 1975, avec son groupe Taï Phong dans la très populaire émission de Danièle Gilbert « Midi-première », il va connaître une mini-traversée du désert avant d’être reconnu comme auteur-interprète à part entière. Sur le fond, tout d’abord. Même après ses premiers succès, raconte le journaliste musical Didier Varrod, « il y a non-communication avec la presse généraliste. Elle voyait en lui un chanteur à minettes, avec des textes à deux balles. » Au départ, quand Goldman s’avise de proposer ses créations à des chanteurs populaires, il se prend des vents mémorables. Son biographe, Eric Le Bourhis, révèle que « Johnny Hallyday ne donne pas suite. Encore moins Michel Sardou, pour lequel il a écrit un titre pourtant prometteur : L’Envie. »
« Une voix de castrat »
Le chanteur n’inspire pas davantage les maisons de disque. Elles trouvent qu' »il a une voix aigüe comme celle de Daniel Balavoine« , ce qui pour eux n’est pas un compliment. Passe encore que la France ait un interprète « à la voix de castrat« , mais deux, non ! On le compare aussi à Jean-Patrick Capdevieille. Trouvant sa musique lamentable, un directeur de maison de disque aurait même « jeté une de ses cassettes par terre » ! Désemparé, Jean-Jacques pense proposer, en 1981, le dernier titre qu’il a composé à un autre interprète. Le jeune producteur Marc Lumbroso le persuade alors d’enregistrer lui-même « Il suffira d’un signe »… avec le succès que l’on sait !
Il n’empêche : malgré la gloire naissante, Goldman se verra qualifié par les journalistes spécialisés de « bêtasse », « degré zéro », « savonette manufacturée », « voix de castrat endimanché »…
Trente ans plus tard, Jean-Jacques Goldman est une institution, ayant durablement marqué la sphère musicale et, au-delà, la culture française…
Quand la musique est bonne ? Quand la critique est sourde !
Diaporama : Arabelle Combet
Source: TeleStar | NonStopZapping