Oscar, C8 : Louis de Funes a fait du tournage un enfer [Photos]
Qui pourrait croire, en voyant ou revoyant Oscar que ce film monté sur ressorts fut accouché dans la douleur et plombé par le comportement autoritaire et sombre de sa vedette ? C’est pourtant dans un climat exécrable que s’est déroulé, en 1967 le tournage de cette adaptation survitaminée de la pièce de théâtre écrite par Claude Magnier et que Louis de Funès avait déjà joué sur scène deux fois, en 1959 et en 1961 avant de la reprendre après le succès du film en 1971 et 1972 . Il campa ainsi plus de 600 fois le personnage de Bertrand Barnier, cet industriel irascible et calculateur sur les épaules duquel tous les malheurs du monde s’abattent en une seule journée.
Un réalisateur expérimenté mais…
Victime en chef de la star De Funès : le réalisateur, Edouard Molinaro. Loin d’être un débutant puisqu’il avait déjà 12 longs métrages au compteur et parfois avec des pointures comme Lino Ventura (Un témoin dans la ville, 1959), Jean-Paul Belmondo (La chasse à l’homme, 1964) ou Brigitte Bardot (Une ravissante idiote, 1964), le réalisateur subit la tyrannie d’un De Funès aux yeux duquel il avait peu d’expérience. Dans un entretien accordé à Télérama, Edouard Molinaro revenait sur les problèmes qu’il avait rencontré avec la star comique.
Un climat de crise permanente
» Il n’aimait pas être dirigé, racontait Molinaro. Sur le tournage d’Oscar, il trouvait que je faisais trop de plans. » Pourtant, tout commençait bien. » Les rapports ont été bons avant de débuter le tournage. Je lui ai parlé des décors que j’imaginais. » Mais une fois sur le plateau, tout se dégrade. » Les conflits étaient sous-jacents jusqu’au jour où ils ont éclaté sur un détail. Sur le chapeau de la bonne ! Il voulait qu’elle porte un chapeau extravagant à partir du moment où elle devient baronne. (…) Moi, je voulais lui mettre un chapeau normal… Il s’est fâché. A arrêté de tourner. Il a fallu que le producteur vienne faire le plénipotentiaire. Ce fut le moment de crise. Le reste du temps, il faisait la gueule. Il n’était pas hostile. Juste fermé. » Autre pierre d’achoppement, Molinaro est tout sauf un expansif. Or Louis de Funès, habitué depuis longtemps à voir sa petite cour s’esclaffer à la moindre de ses grimaces, a besoin que les réalisateurs réagissent à ses numéros. Avec Molinaro qui ne moufte pas après les prises, le comédien a soudain peur d’être mauvais, crainte qu’il transforme alors en hargne sur le metteur scène ! » Ça ne vous fait pas rire, ce que je fais ? « , hurle-t-il à Molinaro. Bonjour l’ambiance.
Rebelote
Source: TeleStar | NonStopZapping